« Aberration » : le maire de Dajabón dénonce un projet de centre pour enfants haïtiens
Le maire de Dajabón, Santiago Riverón, a vivement critiqué un projet présumé du Conseil national pour l’enfance et l’adolescence (CONANI), une institution gouvernementale chargée de protéger l’enfance en République dominicaine. Ce projet vise à établir un centre d’accueil pour enfants haïtiens dans cette province située à la frontière.
Lors d’une déclaration publique, Riverón a qualifié cette initiative de « aberration », craignant que ce centre ne devienne rapidement un camp de réfugiés et n’encourage une migration massive d’enfants haïtiens vers le territoire dominicain. « Ce n’est pas une solution, c’est une erreur qui pourrait mettre en danger la stabilité de notre région », a-t-il déclaré.
Selon lui, la province de Dajabón subit déjà une pression migratoire intense en raison de la crise multiforme qui frappe Haïti. Il estime que la création d’un tel centre ne renforcerait pas seulement l’afflux migratoire, mais provoquerait aussi de nouvelles tensions sociales entre les deux populations.
Le maire a appelé les autorités nationales à reconsidérer ce projet, tout en plaidant pour une coordination internationale afin de trouver des solutions durables et respectueuses de la souveraineté dominicaine. « Nous ne pouvons pas supporter seuls les conséquences de l’instabilité en Haïti », a-t-il insisté.
Pour le moment, le CONANI n’a ni confirmé ni démenti l’existence de ce projet. Cependant, les déclarations de Riverón relancent le débat, déjà sensible, sur la gestion de la migration haïtienne en République dominicaine, en particulier concernant les enfants non accompagnés ou vulnérables.
Dans le même temps, certaines organisations de défense des droits de l’enfant ont appelé à la prudence face aux propos du maire. « L’enjeu ici n’est pas migratoire, mais humanitaire », affirme une représentante de l’ONG Niñez Primero, qui milite pour la mise en place de structures d’accueil adaptées aux mineurs vulnérables.
Selon elle, ces structures permettraient d’éviter que des enfants non accompagnés ne soient livrés à eux-mêmes, exposés à des risques accru de traite, de violence ou d’exploitation. « Le droit à la protection s’applique à tous les enfants, sans distinction de nationalité », rappelle-t-elle.
Rédaction Kominotek NEWS