Expulsions massives : 135 Haïtiens arrêtés dès l’entrée en vigueur du nouveau protocole hospitalier
La mise en œuvre d’un protocole hospitalier strict en République dominicaine marque un tournant préoccupant dans la politique migratoire du pays. Dès son entrée en vigueur, plusieurs dizaines de femmes haïtiennes enceintes, de jeunes mères et d’enfants ont été arrêtés et expulsés, suscitant une vague d’indignation.
Le mercredi 23 avril, jour de l’entrée en application du nouveau protocole hospitalier imposé aux étrangers dans les hôpitaux publics dominicains, 135 Haïtiens ont été arrêtés et expulsés, selon les informations relayées par Diario Libre. Parmi eux figuraient 48 femmes enceintes, 39 femmes venant d’accoucher, et 48 mineurs. Ces personnes ont été conduites dans un centre de détention, où des données biométriques ont été recueillies avant leur transfert sous escorte militaire vers la frontière d’Elias Piña, pour être remises aux autorités haïtiennes.
Cette opération s’inscrit dans un plan d’ensemble présenté par le président dominicain Luis Abinader, qui comprend 15 mesures destinées à renforcer le contrôle de la migration haïtienne. Le protocole hospitalier, désormais en vigueur dans 33 hôpitaux publics, exige que tout patient étranger présente une pièce d’identité valide, un permis de travail et une preuve de résidence pour pouvoir recevoir des soins médicaux.
Selon les autorités dominicaines, l’objectif est d’expulser plus de 10 000 ressortissants haïtiens sans papiers chaque semaine. Ce durcissement s’inscrit dans un contexte de tensions migratoires croissantes entre les deux pays voisins. Actuellement, environ 500 000 Haïtiens vivraient en République dominicaine, dont une grande partie sans statut légal.
L’expulsion de femmes vulnérables, dont certaines à peine sorties de maternité, ainsi que de nombreux enfants, soulève des préoccupations majeures en matière de droits humains et d’accès aux soins. Plusieurs organisations internationales appellent à une évaluation humanitaire urgente des conséquences de cette politique migratoire.
Rédaction Kominotek NEWS