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Haïti en crise : la jeunesse estudiantine face à la violence et au paralysis des universités

Dans un contexte marqué par la violence, la corruption et l’effondrement des institutions, les étudiants haïtiens se retrouvent aujourd’hui piégés dans un cycle de doute et de désespoir. Leurs espoirs d’avenir se heurtent à une réalité de plus en plus dure : universités fermées, examens annulés, cours suspendus et insécurité généralisée. Une génération sacrifiée, témoin et victime de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine d’Haïti.

Port-au-Prince, le 18 avril 2025. Une université en sursis. Depuis plusieurs mois, les principales universités du pays, tant publiques que privées, majoritairement situées au cœur de la capitale, sont à l’arrêt. À l’Université d’État d’Haïti (UEH), symbole historique de la pensée critique et du militantisme étudiant, certaines entités restent fermées, cadenassées par une insécurité croissante. Le silence qui y règne aujourd’hui contraste avec l’effervescence d’autrefois.

« Nous sommes dans un vide total. Les cours sont suspendus, et il n’y a aucun espoir de reprise compte tenu de la situation sécuritaire alarmante autour des facultés de l’UEH et des universités privées », déplore Christ Marly, étudiante à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH).

Dans la capitale, les gangs armés imposent leur loi. L’État, impuissant, semble avoir abandonné, laissant des quartiers entiers sous le contrôle de groupes criminels. Se rendre à l’université devient une mission dangereuse, contraintes les autorités académiques à interrompre toutes les activités.

« Je ne peux pas risquer ma vie pour aller étudier », confie Kevin, étudiant en administration à l’INAGHEI, tout en affirmant que la vie ressemble à une prison à ciel ouvert.

Face à cette impasse, nombreux sont les jeunes qui rêvent de partir. Les demandes de visas explosent, et les bourses d’études à l’étranger deviennent des obsessions. Mais pour la majorité, ces espoirs restent inaccessibles.

« Comment reconstruire un pays sans élite formée ? », s’interroge un professeur de l’UEH, préférant garder l’anonymat. Il observe, impuissant, une jeunesse autrefois engagée, mais qui sombre peu à peu dans la résignation.

Cependant, quelques lueurs d’espoir percent l’obscurité. Des étudiants organisent des débats virtuels, des conférences et des groupes de soutien psychologique. Certains enseignants, déterminés, continuent de dispenser leurs cours via des plateformes numériques.

« Malgré l’instabilité du réseau, on résiste à notre manière », affirme Cherlie, une étudiante de la Faculté de Droit de Port-au-Prince, tout en faisant croire qu’on ne peut pas tout laisser s’effondrer.

La crise haïtienne dépasse les sphères politique et économique. Elle est désormais existentielle. Et c’est la jeunesse qui en paie le prix le plus lourd. Si des réformes profondes ne sont pas engagées rapidement, Haïti risque de perdre plus qu’une génération : c’est tout son avenir qui s’effondre.

 

Rédaction Kominotek NEWS

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