À l’occasion du bicentenaire de la reconnaissance officielle de l’indépendance d’Haïti par la France, le Conseil présidentiel de Transition (CPT) a organisé, le jeudi 17 février 2025, une cérémonie solennelle à la Villa d’Accueil. Cette manifestation visait à renforcer une revendication historique majeure : obtenir la restitution de la rançon imposée à Haïti par la France en 1825. Cette démarche symbolique marque une étape décisive dans la quête de justice et de réparation portée par le peuple haïtien.
En présence du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, de membres du gouvernement, de hauts gradés des Forces armées d’Haïti (FAD’H), de la Police nationale d’Haïti (PNH), ainsi que de représentants du monde académique, le président du CPT, Fritz Alphonse Jean, a retracé les circonstances historiques qui ont conduit Haïti à verser 150 millions de francs-or à la France en échange de la reconnaissance de son indépendance. Il a décrit cette somme comme une « punition historique », infligée à un peuple libre pour avoir osé briser les chaînes de l’esclavage et proclamer l’égalité.
De son côté, le coordonnateur du CPT a accueilli favorablement les signaux positifs envoyés par le président français Emmanuel Macron, exprimant l’espoir d’un renouveau dans les relations franco-haïtiennes, basé sur le respect mutuel, la justice réparatrice et une coopération équitable.
Le conseiller-président Leslie Voltaire a, quant à lui, lancé un appel à l’unité nationale, incluant la diaspora et la société civile, afin de soutenir cette démarche commune. Il a insisté sur l’urgence de restituer cette rançon et de reconnaître les réparations dues pour les siècles de souffrance liés à l’esclavage.
Au cours de la cérémonie, le secrétaire général du Conseil des ministres, Odilien Charles, a présenté deux arrêtés importants. Le premier a conduit à la création du Comité national haïtien de restitution et de réparation, composé de 21 experts issus des milieux universitaire et diplomatique. Le second a concerné la nomination de Mme Gusti-Klara Gaillard comme représentante officielle d’Haïti au sein du comité mixte franco-haïtien.
Cette initiative du CPT va bien au-delà d’une simple commémoration. Elle témoigne d’une volonté politique affirmée : faire de la mémoire historique un outil de revendication pour obtenir justice et ouvrir la voie à une reconstruction durable, économique, morale et diplomatique du pays.
Rédaction Kominotek NEWS