Roselande Bélony, ancienne coanimatrice de l’émission Viv Ayiti, est victime de cyber-violence après la diffusion non autorisée de vidéos à caractère intime. Elle bénéficie désormais d’un soutien croissant de la part d’organisations de défense des droits humains, de journalistes et de mouvements féministes.
Le lundi 14 avril 2025, un sit-in a été organisé devant les locaux de Radio Télé Pacific à Pétion-Ville. Cette initiative, menée par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), la Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) et plusieurs professionnels des médias, vise à condamner fermement la cyber-violence et à exprimer une solidarité totale envers cette jeune femme de 21 ans, dont la vie privée a été brutalement exposée.
Depuis plusieurs jours, le nom de Roselande Bélony est partout, des réseaux sociaux aux émissions de télévision, en passant par des sermons religieux où son histoire est parfois exploitée à des fins moralisatrices.
Pour contrer cette stigmatisation, des journalistes, des activistes et des groupes féministes, comme Nègès Mawon, ont organisé une mobilisation empreinte de dignité. Avec des pancartes en main, ils ont brandi des slogans percutants tels que : « Je suis Roselande », « Agis sans laisser au hasard » ou encore « Roselande, la société compte sur toi », réclamant justice et empathie.
Parmi les slogans scandés par la foule, l’un d’eux résume parfaitement l’indignation collective : « Ce n’est pas la vidéo que tu n’as pas, mais toi qui es entre les mains d’une personne civilisée ». Ce message dénonce l’hypocrisie sociale entourant la vie privée et intime. Un journaliste à l’origine de cette initiative, préférant rester anonyme, a souligné : « Ce que subit Roselande pourrait arriver à notre sœur, notre frère ou quelqu’un de notre entourage. Pour construire une société plus juste, il faut cesser de juger la vie privée des gens et se concentrer sur les véritables défis du pays. »
Dans un contexte où les jeunes Haïtiens sont menacés par l’insécurité, l’instabilité et l’exode, Rosy Auguste Ducéna, responsable de programme au RNDDH, a lancé un appel urgent : « Le cas de Roselande doit être un signal d’alarme. Nous ne pouvons plus tolérer ces dérapages. Il est essentiel que la prochaine législature adopte des lois contre la diffusion non consentie de contenus sexuels, comme c’est le cas ailleurs, pour punir les responsables de tels actes. »
Au-delà du soutien à Roselande Bélony, cette mobilisation s’inscrit dans un combat plus large contre toutes les formes de violence, en particulier celles ciblant les femmes et les filles. Il s’agit aussi d’un appel à respecter les droits fondamentaux de toutes et tous.
Rédaction Kominotek NEWS
