Le gouvernement haïtien a approuvé, ce lundi 14 avril 2025, un budget rectificatif d’un montant de 323 milliards de gourdes. Cette décision, prise en Conseil des ministres sous la présidence de Fritz Alphonse Jean, intervient dans un contexte de graves troubles sécuritaires et de tensions sociales persistantes.
Au cœur de ce budget rectificatif figure la volonté affichée de renforcer la lutte contre les gangs armés qui contrôlent de larges portions du territoire national. Sur les 36 milliards de gourdes réservés aux investissements, près de 37 % seront consacrés à des institutions clés de sécurité : la Police nationale d’Haïti (PNH), les Forces armées d’Haïti (FAD’H), ainsi qu’aux services de renseignement. Cette enveloppe prévoit aussi l’acquisition d’équipements spécialisés destinés à améliorer la capacité opérationnelle des forces de l’ordre.
Le gouvernement qualifie ce budget de « budget de guerre », traduisant l’ampleur de l’effort déployé pour tenter de restaurer l’ordre public et la stabilité. Une priorité qui reflète l’urgence ressentie face à la recrudescence des violences dans la capitale et dans plusieurs régions du pays.
En parallèle aux dépenses sécuritaires, des fonds sont alloués à des programmes sociaux et au renforcement du contrôle de la bande frontalière. Ces mesures visent à répondre aux besoins de la population les plus touchés par la crise humanitaire et les déplacements internes. Le gouvernement espère ainsi atténuer les tensions sociales et améliorer la résilience des communautés vulnérables.
Bien que ce budget soit perçu par certains comme un signal fort de l’État haïtien face aux défis actuels, des doutes subsistent quant à sa mise en œuvre effective. À moins d’un an des élections générales prévues en février 2026, plusieurs voix s’élèvent pour interroger la capacité du gouvernement à exécuter ce plan dans un climat marqué par l’instabilité politique et l’insécurité généralisée.
Des observateurs s’inquiètent également de la transparence dans l’utilisation des fonds et de l’impact réel de ces investissements sur le terrain, notamment en ce qui concerne la répression des groupes armés et l’amélioration des conditions de vie.
Le budget rectificatif de 323 milliards de gourdes adopté par le gouvernement haïtien représente une tentative majeure de réponse à la crise sécuritaire et sociale qui secoue le pays. En allouant des ressources substantielles à la sécurité et à l’action sociale, l’exécutif tente de restaurer l’autorité de l’État et de préparer le terrain aux futures échéances électorales. Reste à voir si les moyens débloqués permettront d’enrayer la spirale de violence et de redonner espoir à une population durement éprouvée.
Rédaction Kominotek NEWS