La décision de l’administration américaine de suspendre pour 90 jours le financement du programme Pepfar fait craindre une aggravation de la crise sanitaire liée au VIH/Sida en Haïti et dans plusieurs pays africains. Cette initiative, déployée depuis deux décennies, a permis de sauver plus de 25 millions de vies à travers 55 pays en fournissant des soins antirétroviraux essentiels.
En Haïti, cette suspension risque d’entraîner une nette augmentation des cas de Sida dans les prochaines semaines. Le programme Pepfar représentait une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, en leur garantissant un accès gratuit et régulier aux traitements antirétroviraux.
La situation est tout aussi préoccupante en Afrique, notamment au Malawi, au Zimbabwe, au Mozambique et en Ouganda. François Venter, professeur de médecine à l’université de Johannesburg, dépeint une situation dramatique : « Si le financement de Pepfar cesse complètement en Ouganda, cela signifie que des centaines de milliers, voire des millions de personnes perdront l’accès aux traitements antirétroviraux. Les conséquences seraient catastrophiques. »
Au-delà des traitements, Pepfar soutient le personnel médical, finance des campagnes de dépistage et de prévention, et cible les populations les plus vulnérables. « Ce programme, lancé sous l’administration Bush, a eu des résultats exceptionnels. Son interruption serait une tragédie », insiste François Venter.
Face à cette crise, des voix s’élèvent pour envisager des solutions alternatives. Un haut responsable de l’Africa CDC suggère que les gouvernements africains pourraient devoir prendre en charge ces programmes eux-mêmes, à défaut de trouver d’autres partenaires internationaux.
En Haïti comme en Afrique, la suspension temporaire de Pepfar met en péril des années de progrès dans la lutte contre le VIH/Sida. Elle souligne l’urgence de garantir un financement pérenne pour préserver ces acquis et continuer à sauver des vies.
( Source RFI )
Rédaction Kominotek News
