Des partis politiques en guerre contre toute collaboration avec le réseau criminel “Viv Ansanm”
Un document récemment remis à la CARICOM par le Collectif 30 janvier, le parti EDE et certains signataires de l’accord du 21 décembre a provoqué une vive polémique en Haïti. Ce texte controversé reconnaît officiellement le groupe armé Viv Ansanm comme un acteur politique majeur et plaide pour le transfert du pouvoir exécutif à la Cour de cassation. Cette proposition a divisé la classe politique haïtienne et alimenté un débat intense sur l’implication des groupes criminels dans la gestion des affaires nationales.
Le Collectif 30 janvier, en collaboration avec des figures politiques comme Claude Joseph et André Michel, a soumis ce document sans consulter des partis comme le Montana, Fanmi Lavalas ou Pitit Dessalines, qui rejettent fermement toute forme de partenariat avec des groupes criminels. Descolines Abel, ancien député, a dénoncé cette initiative comme une trahison, soulignant que Viv Ansanm est accusé de violences graves telles que des meurtres, des viols et des déplacements forcés de populations.
Les réactions politiques sont vives. Me Samuel Madistin, avocat haïtien, a critiqué cette alliance en affirmant qu’elle renforçait l’impunité et allait à l’encontre des efforts de justice pour les victimes des gangs. De son côté, Walson Sanon, coordinateur du mouvement ANFÒS, a rejeté toute affiliation avec Viv Ansanm, affirmant que les accusations étaient infondées.
L’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et d’autres signataires de l’accord du 21 décembre ont pris leurs distances avec les responsables de ce document, les excluant du mouvement. En parallèle, la CARICOM, bien que sollicitée, est restée silencieuse face à cette situation délicate, accentuant le malaise sur la scène politique internationale.
Le débat sur l’implication des groupes armés dans la politique haïtienne met en lumière les tensions internes du pays. Tandis que certains appellent à un renforcement des institutions démocratiques et à la lutte contre l’impunité, d’autres semblent prêts à négocier avec des groupes criminels pour assurer une forme de stabilité. Cependant, cette approche soulève des questions fondamentales sur la préservation de la souveraineté nationale et la justice pour les victimes des violences gangsters. L’absence de réponses claires de la part de la CARICOM ne fait qu’accentuer l’incertitude qui plane sur l’avenir politique d’Haïti.
(Source : Constant Haïti)
Rédaction Kominotek News