Lors d’une intervention à la Maison des Soldats de la Junte interaméricaine de défense à Washington, le ministre haïtien de la Défense, Jean-Marc Berthier Antoine, a lancé un appel à la solidarité internationale, en particulier aux États membres et observateurs de l’OEA, pour soutenir la refondation des Forces Armées d’Haïti (FADH). L’objectif affiché est de former 20 000 militaires en cinq ans, avec un plan de 4 000 recrues par an, afin de transformer les FADH en une institution militaire solide et respectée, en réponse aux carences des forces de sécurité face à la montée de la violence des gangs.
Au cours de sa visite à Washington, le ministre a souligné l’importance de redéfinir les coopérations régionales en matière de sécurité et de défense pour obtenir des résultats concrets. Après avoir rencontré des responsables du Département de la sécurité hémisphérique de l’OEA, il a été reçu par Carlos Alvarez, président de la Junte interaméricaine de défense, et d’autres hauts responsables.
Jean-Marc Berthier Antoine a déclaré que la simple réponse policière ne suffira pas à rétablir l’ordre en Haïti. Il a insisté sur la nécessité d’une force militaire moderne, affirmant que la création d’une armée compétente est vitale pour la survie et la stabilité du pays. Sa vision pour les FADH inclut un engagement envers la protection des droits humains et le développement national, visant à ancrer l’armée dans des valeurs de professionnalisme et de respect.
Pour atteindre cet objectif ambitieux de 20 000 militaires, le ministre a proposé la formation d’une commission ad hoc. Celle-ci regrouperait des représentants du ministère de la Défense, de la Junte interaméricaine de défense, du Collège interaméricain de défense et de l’OEA, ainsi que des États membres et observateurs. Cette commission aura pour mission de coordonner les efforts de formation, d’assistance technique et de fourniture d’équipements nécessaires au renforcement des capacités des FADH.
Jean-Marc Berthier Antoine a également souligné l’urgence de renforcer les capacités opérationnelles des forces armées pour assurer la défense du territoire et jouer un rôle actif dans la restauration de la paix et de la stabilité, particulièrement dans les zones touchées par la violence. Il a demandé le soutien de la JID pour offrir des formations spécialisées dans des domaines tels que la gestion de crises, la lutte contre le terrorisme et le maintien de l’ordre.
Il a également plaidé pour la modernisation des infrastructures de formation et l’acquisition d’équipements tels que des véhicules blindés et des technologies de surveillance, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail des militaires.
La situation en Haïti reste préoccupante, avec les gangs exerçant un contrôle quasi total sur certaines zones, notamment à Port-au-Prince. Les routes entre la capitale et les provinces sont en grande partie coupées, et les gangs continuent d’imposer des droits de passage. Malgré la présence de troupes de la Mission multinationale d’appui à la sécurité dirigée par le Kenya, la violence persiste, avec des assauts récents sur le quartier de Solino, forçant des milliers de personnes à fuir.
Rédaction kominotek News
