L’insécurité en Haïti, exacerbée par le massacre de plusieurs civils à Pont Sondé par le gang Gran Grif, met en lumière l’ampleur d’une crise qui perdure dans le pays. Alors que les gangs comme 400 Mawozo et 103 Zonbi étendent leur emprise, des villes comme Ganthier et Gressier subissent des attaques répétées. Les conséquences sont dramatiques : le port de Port-au-Prince, vital pour l’économie, se trouve paralysé après des attaques sur ses installations, entraînant une pénurie de ressources et une explosion de la contrebande à la frontière dominicaine.
L’ONU a signalé plus de 3 600 morts depuis le début de l’année 2024, et la situation semble s’aggraver malgré l’état d’urgence. Les forces de sécurité haïtiennes, sous la direction du CPT et de la MMAS, peinent à contenir la violence des gangs. Les témoignages de la population révèlent une insatisfaction grandissante face à l’incapacité de l’appareil sécuritaire à protéger les citoyens. Les gangs semblent avoir l’initiative, attaquant en plein jour sans crainte de représailles.
Les interrogations persistent quant à la stratégie de sécurité. Les experts se demandent si les évaluations des menaces, des ressources et des opérations des gangs sont adéquates. Les résultats de la diplomatie internationale visant à renforcer la MMAS laissent penser qu’il y a des lacunes dans l’évaluation des moyens et des objectifs des gangs.
Face à cette crise, il est crucial pour les autorités haïtiennes de prendre en compte le bilan tragique des derniers mois, d’ajuster leur approche, et de s’engager dans un processus de réforme qui englobe à la fois le moral des troupes et le renforcement des capacités de l’État. Seule une prise de conscience de la réalité actuelle permettra d’envisager une amélioration significative de la situation sécuritaire.
Rédaction Kominotek News