La commune de Saint-Michel de l’Attalaye, située dans le Haut Artibonite, est confrontée à une grave crise éducative. La pénurie d’enseignants, aggravée par l’exode massif de la population vers l’étranger, notamment via le programme « Humanitarian Parole » des États-Unis, souvent désigné sous le nom de « programme Biden », compromet la réouverture des écoles publiques, qui était prévue pour le 1er octobre.
Ené Val, professeur et co-présentateur de l’émission Haïti-Débat, a envoyé une lettre ouverte au ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), Augustin Antoine, pour attirer l’attention sur la situation critique à Saint-Michel. Il a indiqué que le lycée Charlemagne Péralte, principal établissement de la commune, est au bord de l’effondrement. De nombreux enseignants ont soit perdu la vie, soit quitté le pays, laissant les écoles dans une situation précaire.
Cette crise n’affecte pas seulement le lycée Charlemagne Péralte. Les établissements scolaires de la région subissent également les conséquences, avec de nombreux enseignants toujours en attente de nomination. Ené Val souligne qu’au sein de plusieurs écoles fondamentales, il n’y a que trois enseignants désignés par le MENFP pour un total de huit nécessaires. Des localités telles que Marmont Paul, Guillaume et Camathe sont particulièrement touchées, certaines écoles n’ayant qu’un seul enseignant pour tous les élèves.
En plus du manque de personnel, les infrastructures scolaires sont en piteux état. Des établissements comme ceux de Bas-de-Sault et Savanne Salée de Lalomas sont gravement dégradés, aggravant ainsi la situation. Le vieillissement des bâtiments et le manque de matériel pédagogique mettent en évidence les défis structurels auxquels le système éducatif haïtien doit faire face.
Bien que la lettre d’Ené Val se concentre sur Saint-Michel de l’Attalaye, d’autres régions du pays rencontrent des problèmes similaires. L’exode des enseignants, provoqué par l’insécurité et la précarité économique, constitue une véritable menace pour l’éducation en Haïti. Cette crise, couplée à un financement insuffisant du secteur éducatif, compromet non seulement l’avenir des élèves, mais également la stabilité de l’ensemble du système éducatif.
Rédaction Kominotek News
