Port-au-Prince, 22 juillet 2024 — Haïti se trouve en proie à une crise multidimensionnelle qui pousse de nombreux citoyens à envisager la migration comme une échappatoire. L’insécurité, le manque d’opportunités économiques, l’effondrement du système de santé, la fermeture d’écoles et l’absence générale de perspectives encouragent de plus en plus d’Haïtiens à chercher c ailleurs.
Une étude menée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Haïti en 2023 a révélé que 84 % des migrants de retour avaient quitté le pays en quête de meilleures opportunités d’emploi à l’étranger. Pour beaucoup, la migration régulière est un parcours semé d’embûches, laissant la migration irrégulière comme une option tentante mais extrêmement périlleuse.
Depuis le 29 février 2024, la garde côtière haïtienne du Nord a constaté une nette augmentation des tentatives de départs par bateau. Les autorités côtières des États-Unis, des Bahamas, des îles Turques-et-Caïques et de la Jamaïque rapportent également une hausse des interceptions de bateaux en provenance d’Haïti. Cette situation alarmante reflète la détresse croissante des Haïtiens face aux conditions de vie insoutenables.
Cette année, plus de 86 000 migrants ont été renvoyés de force en Haïti par les pays voisins. L’OIM exprime de vives préoccupations quant à ces retours forcés, surtout dans un contexte de troubles civils et d’incertitude. Les migrants renvoyés, y compris de nombreux mineurs non accompagnés, femmes enceintes et allaitantes, arrivent souvent dans des conditions de grande vulnérabilité, avec des ressources limitées.
Pour atténuer les souffrances de ces personnes, l’OIM, en collaboration avec l’Office National de la Migration (ONM), a mis en place des programmes d’assistance adaptés. Cette aide comprend la distribution de nourriture et d’eau lors du processus d’enregistrement, des allocations en espèces inconditionnelles, ainsi que des kits d’hygiène et de dignité pour les femmes et les filles. Des kits spécifiques pour les bébés sont également fournis.
De plus, les personnes retournées bénéficient de premiers secours médicaux, de conseils psychosociaux, et de soutien psychologique assuré par des professionnels formés par l’OIM. La réunification familiale pour les enfants non accompagnés et séparés est également coordonnée avec les autorités locales, afin de garantir une prise en charge adéquate et sécurisée.
Ce soutien humanitaire est un pas vers l’amélioration des conditions pour les migrants de retour, mais il reste une réponse partielle aux défis énormes auxquels Haïti est confronté. L’accent doit être mis sur des solutions durables pour remédier aux causes profondes de la migration et pour stabiliser le pays afin de prévenir de futures crises migratoires.
Rédaction Kominotek News
