Le 7 février 2024, Haïti en général et Port-au-Prince en particulier connaissent une situation particulière de tension. Les différents leaders de l’opposition sont dans les rues et réclament le départ du Premier Ministre Ariel Henry. Ces différents leaders sont à la tête de foules assez importantes qui appuient leur demande. Parmi ces leaders qui ont voulu saisir le symbolisme de cette date pour pousser le Premier Ministre à la démission, figure Guy Philippe.
Après son élection au Sénat lors des joutes électorales de novembre 2016, Guy Philippe a été saisi par la justice haïtienne (BLTS) et a été transporté aux États-Unis (USA) avant de pouvoir jouir de son mandat. Il y est resté de janvier 2017 à mars 2024. (Il ressort un peu plus tôt que prévu de sa peine).
Cet « homme politique haïtien » surprend aujourd’hui les observateurs par son discours, en beaucoup de points semblable à celui d’un chef de gang. En effet, suite à l’échec évident du mouvement incarné par Guy Philippe pour renverser Ariel Henry, le pays devient le théâtre de l’initiative des gangs armés. Le niveau de l’insécurité grimpe rapidement, les gangs armés revendiquent ce que les manifestations n’ont pas pu apporter : le départ d’Ariel Henry.
La surprise de tous est de voir les similitudes entre le discours de Jimmy Cherizier, dit Barbecue, et celui de Guy Philippe.
Serait-ce le fruit du hasard que les deux discours de moins de 3 minutes :
- réclament le départ d’Ariel Henry ?
- revendiquent de lutter contre le système ?
- prônent qu’Haïti doit être un paradis pour tout le monde ?
- s’opposent au règne d’un petit groupe ?
- parlent d’Haïti égalitaire, de sécurité et de paix pour tous ?
Ce sont certes des réclamations que tout leader populiste pourrait faire, mais l’exactitude des termes et les analogies récurrentes font l’objet de nombreux questionnements.
Mis à part son élection au Sénat, Guy Philippe est aussi populaire pour son rôle dans le renversement du pouvoir de Jean Bertrand Aristide en 2004. Il avait pris les armes et menaçait de marcher sur Port-au-Prince, siège du pouvoir central. 20 ans plus tard, se serait-il fait l’allié des gangs armés qui depuis plus d’un quinquennat sèment la terreur au sein de la population ?
Le peuple haïtien est dans le désespoir total et ne trouve aucun leader crédible entre les mains duquel il peut laisser son sort. En l’absence du dit leader crédible, certains bandits notoires tels que Barbecue se prêtent à jouer le défenseur des pauvres qu’ils ont aidés à appauvrir, qu’ils ont rançonnés, terrorisés, traumatisés et assassinés dans le but de servir leurs intérêts mesquins.
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