Le 12 juin 2025, Haïti marque les 30 ans de la Police Nationale d’Haïti (PNH), créée après l’effondrement des régimes militaires et la dissolution des Forces armées d’Haïti. Cependant, loin de célébrer une institution forte et indépendante, le pays observe une force de l’ordre en lutte permanente pour sa survie. Face à l’expansion des gangs armés, aux violences quotidiennes et aux interventions internationales sans réelles avancées, la PNH semble avoir été plus façonnée par la crise que par des réformes structurelles.
Depuis la mission de l’ONU jusqu’à la récente intervention kényane, en passant par les promesses de formation étrangère et les efforts de réarmement partiel, chaque tentative de renforcement a échoué à inverser la spirale de violence. Aujourd’hui, les policiers haïtiens, souvent sous-payés, surmenés et mal équipés, sont assiégés dans leurs commissariats, tandis que les gangs contrôlent plus de 80 % de la capitale.
La PNH, avec environ 15 000 agents pour plus de 12 millions d’habitants, ne répond pas aux normes internationales en termes d’effectifs. De nombreux policiers souffrent d’un manque de formation et de ressources, ce qui limite leur capacité à agir dans un contexte socio-politique instable. Plus de 80 % de Port-au-Prince est sous emprise des gangs, restreignant considérablement l’action policière. Les agents, souvent confinés dans leurs commissariats, peinent à remplir leurs missions, entraînant un désenchantement croissant de la population.
Malgré les initiatives internationales, les réformes sont freinées par la corruption, les ingérences politiques et un manque de coordination. Une refonte profonde de la police, soutenue par un engagement politique fort et une mobilisation nationale, est essentielle pour restaurer la paix et la stabilité en Haïti.
Rédaction Kominotek NEWS