Depuis plus d’un an, les activités de formation à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) sont suspendues, plongeant le secteur dans un brouillard d’incertitude quant à leur possible relance. Interrogé par AyiboPost, le Dr Rodolphe Malebranche, directeur de la résidence hospitalière à l’HUEH, décrit une situation alarmante, révélant des obstacles bien ancrés.
Selon le médecin, les difficultés actuelles ne sont pas temporaires, mais bien structurelles. Il souligne que, depuis maintenant quatorze ans, la direction de la résidence hospitalière et de la recherche de l’HUEH fonctionne sans aucun budget alloué. Cette absence de ressources financières paralyse des fonctions essentielles, nécessaires au bon fonctionnement des programmes de formation.
Parmi les conséquences les plus préoccupantes de cette situation, le Dr Malebranche met en avant le risque imminent de perdre l’accréditation internationale de la Faculté de médecine. « Si nous perdons cette accréditation, nos étudiants en médecine et nos résidents ne pourront plus passer les examens leur permettant de poursuivre leur formation ou leur carrière à l’étranger, particulièrement en Amérique du Nord », alerte-t-il.
Cette perspective est particulièrement inquiétante pour les jeunes médecins haïtiens, nombreux à espérer continuer leur formation ou travailler à l’international. Dans un contexte où le système de santé du pays est déjà fragile, la perte de cette accréditation pourrait avoir des répercussions dramatiques. Elle pourrait accélérer l’exode des professionnels de la santé, déjà en nombre trop restreint, et aggraver les difficultés d’accès aux soins pour la population.
En somme, la crise actuelle de la formation médicale à l’HUEH ne menace pas seulement l’avenir des futurs médecins, mais aussi la santé publique du pays, déjà vulnérable. Il est urgent de trouver des solutions pour éviter un échec qui pourrait avoir des conséquences durables et dévastatrices.
Rédaction Kominotek NEWS
