Les États-Unis exercent une pression croissante sur l’Organisation des États américains (OEA) pour qu’elle prenne des mesures concrètes afin de mettre fin à la violence des gangs qui sévit en Haïti. Dans ce cadre, l’OEA a récemment organisé un symposium intitulé « Trouver des solutions urgentes à la crise sécuritaire en Haïti ». Lors de cette réunion, les participants ont insisté sur la nécessité d’une mobilisation régionale et internationale pour soutenir le pays, qui fait face à une insécurité sans précédent.
Ce sommet s’est déroulé un jour après que Jimmy Chérizier, ancien policier devenu l’un des chefs de gangs les plus influents d’Haïti, ait appelé les habitants du quartier de Delmas 30, à Port-au-Prince, à laisser passer des hommes armés. Ces derniers visaient à renverser le premier ministre haïtien et le conseil présidentiel de transition. Cette menace a encore exacerbé les tensions dans un pays déjà en proie à une crise sécuritaire alarmante.
Patrick Pélissier, ministre haïtien de la Justice et de la Sécurité publique, a souligné l’urgence de la situation lors du symposium. « À l’heure où je m’adresse à cette assemblée, des gangs armés contrôlent 85 % de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, ainsi que des portions du département de l’Artibonite et d’autres communautés du centre. Il est crucial que la communauté internationale vienne en aide à Haïti pour reprendre le territoire contrôlé par ces groupes criminels », a-t-il déclaré.
Entre-temps, la mission soutenue par les Nations Unies, dirigée par la police kényane, fait face à des défis majeurs, notamment un manque de fonds et de personnel. Cette situation fragilise davantage les efforts déployés pour stabiliser le pays.
Jean Michel Moïse, ministre haïtien de la Défense, a quant à lui dénoncé le pouvoir croissant des gangs, qui bénéficient d’un soutien financier et logistique depuis l’étranger. « Avec un millier de militaires dont la formation est limitée, notre armée n’est pas en mesure, pour l’instant, de s’opposer efficacement à ces gangs, qui sont bien armés, bien organisés et financés par des réseaux de trafic de drogue », a-t-il expliqué.
Ces groupes criminels, qui contrôlent désormais au moins 85 % de la capitale, ont également étendu leur emprise sur plusieurs territoires dans la région centrale du pays au cours des dernières années. Cette expansion territoriale a aggravé la détresse d’une population déjà vulnérable, plongeant Haïti dans une spirale de violence et d’instabilité.
Face à cette situation critique, les appels à une intervention internationale se multiplient, dans l’espoir de ramener la paix et la sécurité dans un pays en proie à la chaos.
Rédaction Kominotek NEWS