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Au Bureau ovale, Trump confronte le président sud-africain

La tension a monté rapidement. Dans le Bureau ovale, où Donald Trump recevait mercredi Cyril Ramaphosa, son homologue sud-africain, l’atmosphère est passée d’échanges diplomatiques à une confrontation directe. Le président américain a exigé la diffusion d’une vidéo qu’il présentait comme une preuve du « génocide blanc » en Afrique du Sud.

Sur l’écran, une file de voitures stationnées dans un champ était montrée. Selon Trump, il s’agissait de véhicules appartenant à des milliers de personnes venues se recueillir sur la mort de « fermiers blancs tués » pour confisquer leurs terres, sans que les autorités n’interviennent. D’autres séquences montraient des discours enflammés, prononcés depuis des tribunes, appelant à « tuer les fermiers ». Trump a commenté : « Ils disent : tuez les fermiers et prenez leurs terres ? C’est apparemment acceptable ».

Cependant, ces orateurs n’étaient pas des représentants officiels, mais des figures de l’opposition, notamment Julius Malema, leader du parti d’extrême gauche Economic Freedom Fighters (EFF), connu pour ses propos racistes et condamné à plusieurs reprises. L’air faussement attristé, Trump a exigé des explications de son invité devant les journalistes présents.

Le président sud-africain a paru plus choqué par la brutalité des accusations que par leur fond. Les relations entre les deux pays se détériorent depuis des mois, Trump répétant l’idée d’une persécution de la minorité blanche en Afrique du Sud, qui représente environ 7 % de la population. Pourtant, les chiffres démentent ce soi-disant « génocide des fermiers blancs », une théorie complotiste popularisée par les réseaux d’extrême droite anglo-saxons.

« Ce qui se passe, c’est un apartheid à l’envers », a martelé Trump, affirmant que « des milliers de Blancs » tentent de fuir l’Afrique du Sud pour les États-Unis « pour ne pas être tués ». Cyril Ramaphosa, malgré son inconfort, a maintenu son calme. Avant même son départ, il avait exprimé sa volonté de faire face à ce qui l’attendait : « Que cela nous plaise ou non, nous devons leur parler », avait-il déclaré dans une interview télévisée.

Conscient que la Maison Blanche est désormais plus un lieu de confrontations télévisées désagréables qu’un palais célébrant l’amitié, l’ancien syndicaliste, proche de Nelson Mandela, a utilisé son expérience pour éviter l’escalade. Entre sourires et tentatives de contrer les accusations, il n’a pas non plus rappelé que plus de 70 % des terres sont encore détenues par des familles blanches, un héritage de l’apartheid.

Pour sortir de cette impasse, Ramaphosa s’est appuyé sur une délégation soigneusement sélectionnée pour séduire Trump. Son ministre de l’Agriculture, John Henry Steenhuisen, un Blanc issu de l’opposition, a reconnu les violences comme un fléau touchant toutes les catégories de la population, tout en sollicitant l’aide américaine. Ensuite, les anciennes gloires du golf Ernie Els et Retief Goosen ont plaidé pour un rapprochement avec les États-Unis, un sport cher au cœur de Trump. Enfin, Johann Rupert, fondateur de Richemont, un milliardaire au goût de Trump, a pris la parole.

Elon Musk, qui a grandi en Afrique du Sud, est resté silencieux dans la pièce. Trump a même pris sa défense, alors que la colère gronde contre le fondateur de Tesla dans son pays d’origine. Musk a critiqué les lois sud-africaines, accusées de discriminer les non-Noirs et de l’empêcher de déployer son réseau Starlink. La loi exige que 30 % de l’actionnariat d’une société soit noir, ce que Musk refuse.

Pretoria ne pouvait se permettre de protester, les États-Unis étant le deuxième partenaire économique du pays. Le gouvernement craint particulièrement la suppression du programme Agoa, qui permet aux exportations sud-africaines de bénéficier de taxes réduites. La perte de ce programme pourrait dévaster l’industrie locale fragile. Ramaphosa, conscient de l’enjeu, a payé le prix pour éviter cette ruine. À l’issue de l’entretien, il a affirmé que leur réunion s’était « très bien » passée et espère que Trump assiste au G20 à Johannesburg en novembre. Cependant, le fait qu’un président sud-africain ait dû répondre à des accusations de racisme dans le bureau d’un président américain risque de laisser des cicatrices durables.

 

Rédaction Kominotek NEWS

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